Cop in my City : KEZAKO ?

25 novembre 2015

Retour sur le soirée Cop in my city du 10 novembre 2015, à Cosmopolis, Nantes
Par Pierre-Olivier Colombat, Envoyé spécial pour ReporteR

ReporteR = groupe de reporters bénévoles qui proposent régulièrement des articles, vidéos, interviews... sur un évènement ou une action liés à l’actualité de la MCM ou du réseau.

Une soirée Cop in My city est reconduite le 8 décembre à Cosmopolis, infos à venir !

Cop in my city ?

Il ne s’agit pas d’une conférence ni d’un débat d’idées. Il s’agit d’un jeu avec ses règles et son but à atteindre.

Gagner, ce sera s’entendre tous, tendre la main vers l’autre, lui faire des propositions, négocier, convaincre et faire de gros efforts et des compromis aussi. Ce jeu semble l’exact contraire du Monopoly où triomphe l’individu seul contre tous.

Le plus difficile est de jouer le jeu, c’est-à-dire de jouer et tenir son personnage en laissant de côté ses convictions personnelles. On s’apercevra qu’il n’y a pas les méchants d’un côté et les gentils de l’autre : la situation est bien plus complexe...
Le but du jeu est de résoudre une tension, entre la volonté de défendre les intérêts de son pays et la nécessité de réduire son impact écologique. Concilier ces impératifs, trouver un compromis, un terrain d’entente, tomber d’accord, cela semble vital pour tous et pour chacun, et pourtant... Le but ultime du jeu est de ne pas dépasser une augmentation de la température globale de 2°C à l’horizon 2100.

Le déroulé.

Les joueurs se voient attribuer un bureau correspondant à un rôle, un pays ou un groupe de pays. Chaque table offre un lot d’explications sur la situation du pays, donne quelques indications chiffrées et des pistes de réflexion pour entamer le dialogue. Ce soir-là, 20 participants. Représentant l’Europe, les États-Unis, les autres pays développés, la Chine, l’Inde et les autres pays en développement. Le cadre du jeu donné par les organisatrices de l’événement qui représentent les Nations-Unies. Tous ceux-là ont droit à la prise de parole en public. Des temps de négociation plus informels ponctuent la soirée, et alors le lobby du pétrole et les ONG peuvent aller voir directement les participants pour leur faire part de leurs points de vue et tenter de faire pencher les décisions à leur avantage...

La difficulté majeure est de laisser ses convictions personnelles de côté, s’oublier un peu et se prendre au jeu. L’usage du micro, l’encadrement qui donne tour à tour la parole au rapporteur de chaque pays, l’écran sur lequel sont projetés graphiques et tableaux modélisant les enjeux, l’intervention de la première secrétaire des Nations-Unies, tout cela aide à prendre au sérieux son rôle et celui de ses partenaires de jeu.
Tous ici réunis, nous sommes convaincus de la nécessité de tomber d’accord et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais en comprenant les enjeux propres à chaque pays, en jouant le jeu honnêtement, cela s’avère finalement plus compliqué qu’il n’y paraît. On attend que chacun fasse des efforts, que chacun aille plus loin, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire au développement économique de son pays ?

A la fin de la soirée, le constat est amer et sans appel : tout le monde a perdu ; seul le lobby pétrolier s’en sort vainqueur. Puisqu’aucun accord n’est trouvé, le monde va continuer à aller comme il va. Aucun engagement n’est pris. Rien ne va changer. Il faudra faire mieux la prochaine fois.