Itinéraires solidaires : une exposition pour témoigner
"…Un jour, j’ai poussé la porte d’une maison. A l’intérieur, j’y ai vu des affiches, beaucoup de livres, j’ai croisé des gens, on m’a offert un café."
Du 6 au 19 février 2012, 20 jeunes accompagnés en 2011 par la Maison des Citoyens du Monde pour réaliser leur projet solidaire à l’international, sont venus témoigner de leur expérience en organisant l’évènement "Itinéraire Solidaire", regroupant une exposition et des temps d’échanges avec le public à Cosmopolis.
"Au retour, nous avons eu envie de partager notre expérience, à travers des photos, des objets, des dessins, des souvenirs : une façon à notre tour, de témoigner de notre action et de nos échanges, pour participer, à notre échelle, au débat citoyen."
Les projets présentés étaient les suivants :
"A travers les rencontres, nous avons appris à réaliser un projet tout en travaillant sur le mélange des cultures que nous avons mis au service de notre action humanitaire. Que ce soit à l’échelle internationale, nationale, régionale : nous souhaitons montrer aux jeunes que nous avons les moyens d’agir dans tous les domaines."
"Chacun de nous a appris sur lui-même et sur ce qu’il était capable de réaliser. Ce premier voyage n’est qu’un appel à des milliers d’autres. Il est l’aboutissement d’un long travail, nous sommes tous fiers de ce que nous avons pu réaliser ensemble : rezéens et diawarois."
- le projet Ensemble vers le Cameroun
"Nous sommes comblés de cette expérience et heureux de la partager au travers de cette exposition, dans laquelle nous avons essayé de retranscrire certains instants par des photos ou petits récits de notre quotidien sur place."
Pour témoigner : ils ont écrit ...
- Evelyne, partie au Burkina avec Fasosoleil en été 2010
"Partir, ce n’est pas simplement s’en aller, c’est aller quelque part. C’est préparer un voyage, se faire une idée, se projeter en terre inconnue, s’imaginer là-bas, comme peut, avec ce qu’on croit.
Et puis c’est déchanter. Pas déchanter au sens d’être déçu, plutôt déchanter parce qu’on change les paroles. De ce qu’on a dans la tête à ce qui est, il y a un monde, notre monde.
Et partir, ça devient un peu changer la face de ce monde-là, celui qu’on a dans la tête. Partir, ça devient voir et vivre, respirer et goûter, photographier et réaliser. Réaliser qu’on a tout faux, ou presque. Que ce qu’on nous avait raconté ne ressemble en rien à ce qu’on vit, et que ce qu’on racontera ne ressemblera pas à ce qu’on aura vécu.
Et partir pour la première fois, c’est se dire qu’on a bien des voyages à faire pour construire en esprit un monde qui ressemble au vrai.
Partir, c’est s’ouvrir l’appétit, et comprendre que la satiété n’existe pas : repartir ne servira sans doute qu’à creuser la faim ! Mais ça fait rien, parce que partir, c’est aussi affiner son palais, pour mieux goûter les surprises et les découvertes."
- Valéria, partie en Inde avec PSI, été 2010...
Etre étranger à l’étranger, étrange ?
« Des français visitent le temple hindou de Vijayawada » : Tel était le titre d’un petit article du journal local avec notre photographie dessus. Samedi était une journée plutôt libre pour nous et notre hôte nous a fait visiter une ville proche, Vijayawada, un samedi après-midi. En sortant du temple nous nous prenions en photo devant une partie de ce temple, lorsqu’un journaliste nous a pris en photo à notre insu en même temps qu’un membre de notre groupe. Il nous a rien dit ou demandé. Il faut préciser que l’Andhra Pradesh est une région où les touristes sont peu fréquents."
- Alexis, Damien et Anthony
"Si loin si proche..."
"La devise de Kaydara résume à elle seule les liens tissés au cours de ces quatre semaines avec nos amis sénégalais très prochainement installés. Ainsi, la clôture sera achevée à notre départ, les charettes avec les ânes sont arrivés à Kaydara et les comptes professionnels de Baye Zane et Baye Diouf sont ouverts. Enfin, le puisatier est venu repéré les terrains. Cependant, les travaux ne seront malheuresement pas terminés mardi, suite à différentes raisons. En effet, nous n’avons pas choisi la meilleure période pour venir, entre l’hivernage et le mois de Ramadan... De plus, nous n’avons pas été aidé par l’inaction de notre conseiller bancaire du crédit coopératif, qui n’a pas su gérer un virement international.
Plus q’un simple projet agricole, c’est une véritable aventure humaine que nous avons vécu. Point d’orgue de ces quatre semaines intenses, nous avons organisé le 30 août dernier (jour de l’anniversaire de Damien !)une fête à notre "QG" de Mbodiène. Tous les acteurs de l’action étaient réunis afin de célébrer la réussite du partenariat avec Kaydara.
Vivre ensemble cette installation a été le moyen de nous rendre compte des différences et similitudes qui nous habitent et établir une relation de confiance indispensable à la continuité du projet.
C’est donc avec conviction, espoir et émotions que nous quitterons le Sénégal mardi !"