[Podcast] À l’écoute des solidarités

19 novembre 2020

Avec ce podcast, le Festival des Solidarités aborde les questions d’inégalités, de solidarités entre les luttes et de justice climatique. Il s’agit d’aller à la rencontre des militant·e·s pour rendre compte des parcours d’engagement liés aux questions de justice climatique et de montrer comment et pourquoi s’engagent celles et ceux qui œuvrent à transformer le monde. Quels sont leurs rêves ? Quelles alternatives se dessinent derrière le bruissement des solidarités ?

Épisode 1 | Les migrations environnementales

Le climat se dérègle et les conséquences touchent des femmes et des hommes à travers quantité de pays du monde : sécheresses, canicules, inondations ou cyclones à répétition, certains territoires deviennent peu à peu inhabitables. Les pays et les peuples les moins responsables de ce changement climatique en sont aussi les premières victimes et cela force parfois leur migration. Justice migratoire et justice climatique sont ainsi étroitement liées et ne peuvent s’entendre que du point de vue de la solidarité internationale. Le changement climatique lié à l’activité humaine peut même être considéré comme une forme de persécution à l’égard des plus vulnérables. Les migrations induites par le climat sont donc un sujet politique, plutôt qu’une question purement environnementale.

- Intervenant·e·s : Anzoumane Sissoko, Marine Denis et Lucie Pélissier

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Épisode 2 | Écologie et pauvreté

Partout dans le monde, ce sont les populations les plus précaires qui sont les plus touchées par les dérèglements climatiques alors qu’elles en sont les moins responsables. La crise du coronavirus en est un bon exemple : la Covid-19 est très probablement le fruit d’une fréquentation anormale entre des espèces sauvages et des espèces domestiques, un phénomène qui connait ces dernières décennies une très forte accélération, notamment à cause de la déforestation. Ce virus n’a pas seulement touché la santé des plus pauvres et de plus précaires mais aussi leur stabilité économique. Depuis le début de la crise, c’est un million de nouveaux pauvres qui doivent désormais fréquenter les distributions alimentaires en France. Mais il n’y a pas qu’en Hexagone que la situation est grave pour les personnes pauvres, en plus des effets désastreux du changement climatique, les plus précaires sont souvent aussi les victimes collatérales des mesures prises pour lutter contre les changements environnementaux et climatiques. Alors si les questions de justice sociale et de justice climatique sont étroitement liées, ainsi doit-il en être des luttes sociales et climatiques.

- Intervenant·e·s : Céline Vercelloni, Nicolas Charoy, David Maenda Kithoko

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Épisode 3 | Écologie décoloniale et racisme environnemental

L’écologie est souvent dépolitisée et pensée comme si elle pouvait se réduire à des questions techniques. Or la lutte pour la préservation du climat et de l’environnement ne peut se concevoir hors d’une réflexion sur les questions de domination coloniale et raciale. Destruction de la nature et systèmes d’oppression sociale ont toujours été étroitement liés ; la crise écologique et le changement climatique sont le produit d’un système injuste construit autour de multiples rapports de domination et les solutions doivent être pensées avec les populations impactées et non contre elles. Partout sur la planète certains territoires sont exploités et pollués au profit des classes dominantes et au mépris du bien-être de celles et ceux qui y vivent.
À la fin des années 70, le constat que les populations racisées et les groupes minorés sont beaucoup plus affectés par les pollutions permet l’émergence du concept de racisme environnemental. Aux Antilles par exemple, le chlordécone, dont on connaissait pourtant les effets nocifs sur la santé, fut utilisé pendant plus de 20 ans comme pesticide sur les plantations de Guadeloupe et de Martinique, contaminant la terre et les eaux de ces îles avec des conséquences sanitaires désastreuses.

- Intervenant·e·s : Céline Vercelloni, Nicolas Charoy, David Maenda Kithoko

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Épisode 4 | Écoféminisme

Les femmes, plus encore les femmes du Sud globalisé et celles issues de l’immigration en Occident, sont touchées de façon disproportionnée par la destruction de l’environnement et le changement climatique. La mouvance écoféministe occidentale, émergée dans les années 1970, revient désormais en force en France dans ce contexte d’urgence environnementale. Convaincues qu’il existe un continuum entre le traitement et l’exploitation des corps des femmes, des minorités de genre et ceux des sols, de la faune et de la flore, les militantes écoféministes estiment que la catastrophe écologique actuelle doit être analysée à l’aune des inégalités de genre, de race et de classe. Pour elles, la destruction de l’environnement est imputable non à une humanité indéterminée, mais aux sociétés patriarcales, coloniales et capitalistes et à ceux qui les dirigent.

Loin de la vision dépolitisante qui en est parfois dressée, l’écoféminisme est un mouvement politique radical et pluriel, construit au fil de luttes des "ex" colonisé·e·s, de combats antinucléaires et de camps pour la paix. Le lien qu’établit l’écoféminisme entre l’exploitation des corps qui ne répondent pas au modèle hégémonique (blanc, masculin, valide, productiviste) et celle de la nature est avant tout social et illustre la nécessité de lutter contre toutes les structures de domination.

- Intervenant·e·s : Myriam Bahaffou, Juliette Rousseau

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Épisode 5 | Renouvellement des luttes écologistes

Le réchauffement climatique s’accélère et cette situation d’urgence a fait émerger une nouvelle génération de militant·e·s écologistes. De la ZAD de Notre-Dame-des-Landes aux grèves mondiales des lycéen·ne·s pour le climat, en passant par les occupations de locaux et de sites industriels, les procès climatiques, l’activisme numérique et les camps climat, les luttes écologiques se sont renouvelées et les mobilisations des jeunes générations occupent désormais largement le champ médiatique. Des franges du mouvement climat prônent une approche plus systémique de la lutte contre les changements climatiques et contribuent ainsi à contrecarrer la vision consensuelle et climato-centrée en vogue depuis les années 2000 dans les pays occidentaux. Loin d’être neutre, cette dépolitisation des enjeux climatiques conforte une organisation sociale inégalitaire et destructrice pour l’environnement.

Alors que les questions de convergence des luttes et de radicalité des modes d’action continuent de faire débat dans les rangs militants, la crise du coronavirus et le coup de projecteur qu’elle a mis sur les inégalités ont-ils obligé cette nouvelle génération de militant·e·s à repenser leur stratégie ? Comment dénoncer et combattre les dynamiques colonialistes, racistes, classistes, validistes et sexistes qui persistent dans les mobilisations pour le climat ? Quel rôle peut jouer l’éducation populaire pour dépasser les logiques de domination à l’œuvre au sein des mouvements climat, dans une période de confinement qui tend à les renforcer ?

- Intervenant·e·s : Marie Chureau, Sandy Olivar Calvo, Maxime Ollivier

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