Coup de projecteur sur... les temps forts du FestiSol 2020 #2 et #3

9 novembre 2020

Chaque mois, le centre de ressources de la MCM vous propose une sélection de documents sur une thématique en lien avec son actualité ou celle de ses membres.

Novembre devait être le mois du Festival des solidarités, coordonné à Nantes par la Maison des citoyens du monde. L’édition 2020 est reportée à une date ultérieure mais l’équipe de la MCM continue son travail de mise à disposition de ressources et vous prépare ce mois-ci des sélections d’ouvrages et de vidéos en lien avec les thématiques qui composaient les temps forts de ce FestiSol 2020.
Ces ouvrages sont en grande partie disponible à la MCM et pourront être de nouveau empruntés dès que les mesures gouvernementales nous permettront de rouvrir le centre de ressources. Nous vous indiquons également des références supplémentaires à consulter directement en ligne ou bien disponibles auprès de votre librairie de quartier préféré ! D’ailleurs, on ne saurait trop vous conseiller de relire, au passage, notre petit article d’avril dernier intitulé "Le confinement : l’occasion de prendre le temps de la réflexion et de revoir nos politiques d’acquisition ?". Bonnes lectures !


TEMPS FORT FESTISOL #2 : Cultures en mouvements et en résistance - Madagascar

La soirée « Cultures en mouvements » prévue le 10 novembre aurait dû marquer un temps fort du FestiSol dédié au dynamisme culturel et à la création comme outil de résilience au-delà des frontières.
L’association nantaise Hetsika, la compagnie malgache L’Alea Des Possibles et la compagnie guinéenne Notre Monde s’étaient réunies pour proposer, autour de la jeunesse africaine qui bouge, une performance interprétée par le danseur malgache Harivola (depuis le Sénégal), le circassien Maheriniaina (à Madagascar) et trois Guinéens, Mamoudou (actuellement en France), Ousmane et Adrame (en Guinée). De par leurs localisations éclatées, ils auraient formé, pour l’occasion, un territoire nomade.
Cette rencontre est bien évidemment reportée mais on vous propose de (re-)découvrir un autre pan majeur de la création culturelle malgache avec le groupe musical Mahaleo, ainsi que d’autres ressources en lien avec l’économie et l’environnement de la Grande Île.

À lire / à voir à la MCM et dans le réseau ritimo


Mahaleo : 40 ans d’histoire(s) de Madagascar : Entretiens avec Fanny Pigeaud , 2011, 461 P.
« Mahaleo » signifie libre, indépendant, autonome en malgache. Le groupe du même nom s’est créé en 1972, au moment de la vague de manifestations et de soulèvements étudiants qui ont abouti à la fin du pouvoir néo-colonial. Pendant quarante ans, ses chansons aux paroles contestataires et revendicatrices continueront de bercer la vie des Malgaches. Le groupe Mahaleo raconte dans cet ouvrage quarante ans de création musicale et d’histoire contemporaine à Madagascar dans des entretiens avec Fanny Pigeaud.




Songs for Madagascar , Un film de Cesar Paes (Laterit Production, 2017)
Les musiciens du groupe Madagascar All Stars, les six plus grands noms de la musique malgache, tous habitués aux scènes internationales, s’unissent et créent ensemble “un son” pour Madagascar. Ils se mobilisent pour défendre les ressources naturelles de leur île natale. Filmé à une caméra et sans commentaire, le film les accompagne dans l’intimité de la création, au plus proche de la musique en train de se faire.



Madagascar, le coup d’état de 2009 , Solofo Randrianja (sous la dir. de), 2012
Le 17 mars 2009, une partie de l’armée s’empare du palais présidentiel situé dans la capitale de Madagascar et renverse le Président Marc Ravalomanana, élu par deux fois. Cet ouvrage, composé de onze contributions d’auteurs aux parcours variés, traite de divers aspects de ce coup d’Etat. Organisée par un ancien Disc Jockey, le jeune Andry Rajoelina, nouvellement élu maire de la capitale, et soutenue par une partie du monde des affaires et de l’armée, cette prise du pouvoir soulève questions et controverses, expression d’un malaise social et politique profond.



Le goût des autres de Véronique Lunven, 2007, 160 P.
Petite-fille de paysans de la région brestoise, l’auteure, à la sortie de Sciences Po de Rennes, passionnée par le travail de solidarité mené par les ONG, a passé deux ans à Madagascar avec l’AFDI-Bretagne. Fuyant le misérabilisme et les clichés, Véronique Lunven témoigne dans ses pages de la réelle unité familiale malgache, garante de la solidarité.




Habiter la forêt tropicale au XXIe siècle , 2019, 386 P.
Cet ouvrage, qui réunit les contributions de différents chercheurs constitue un panorama inédit des forêts tropicales d’Amazonie, d’Afrique centrale, d’Asie du Sud-Est et de Madagascar. La définition de la forêt demeure un sujet de controverse scientifique en particulier sur l’existence actuelle de forêts dites naturelles. Tous les peuples ou tous les individus n’ont pas la même représentation mentale de l’arbre et des forêts, selon qu’ils vivent dedans ou sur leurs marges. Les forêts tropicales recèlent des richesses naturelles exceptionnelles dont ce livre fait l’inventaire. Ces ressources sont aujourd’hui très convoitées, ce qui met en péril le mode de vie des peuples autochtones et l’existence de ces poumons verts de notre planète.

Madagascar 1947 : La tragédie oubliée de Francis Arzalier, 2018, 408 P.
Ce colloque avait pour objectif de remettre en lumière, cinquante ans après les faits, le soulèvement populaire de 1947 à Madagascar colonie française et la répression sanglante qui s’en est suivie. Les différents contributeurs, historiens, militants malgaches ou témoins, relatent l’histoire de la grande île, son passé colonial, la naissance du syndicalisme et du mouvement nationaliste malgaches. Malgré les débats parlementaires houleux et les procès qui ont eu lieu par la suite, cette histoire a été largement occultée. L’objectif de ce colloque était de la sauver de l’oubli.


La vérité sur la grande révolte de Madagascar de Jean Fremigacci, 2007, 318 P.
En 1947, à Madagascar, une révolte a éclaté. La police avec un renfort de militaires a réussi à rétablir l’ordre fin 1948. La répression sévère a fait plusieurs dizaines de milliers de morts (mort violente, malnutrition et maladie). La localisation de ce conflit était dans l’Est, la région la plus peuplée qui avait le plus souffert du colonialisme avec le travail forcé, le code de l’indigénat et la justice indigène. De plus, les populations de l’Est étaient les populations les plus mal nourries à cause du développement des cultures marchandes au détriment des cultures vivrières.




Fahavalo. Madagascar 1947 , un film de Marie-Clémence Andriamonta-Paes (Laterit Production, 2019)
À Madagascar en 1947, les rebelles insurgés contre le système colonial sont appelés Fahavalo, « ennemis » de la France. Les derniers témoins évoquent leurs longs mois de résistance dans la forêt, armés seulement de sagaie et de talismans.



Processus d’innovation et résilience des exploitations agricoles à Madagascar de Eric Penot, 2016
Cet ouvrage présente une série d’études effectuées dans diverses régions de Madagascar pour appréhender la variété de situations de l’agriculture familiale (Lac Alaotra, hautes terres autour d’Antsirabé et de la région de Vakinankaratra, côte est dans les zones de Manakara et Sainte-Marie. La relative stabilité des campagnes où vit plus de 80% de la population vient de la très grande résilience des systèmes de production locaux et d’une grande capacité des paysans à s’adapter et à innover, malgré des conditions difficiles. Ces études tentent de montrer les différentes formes de résilience à partir d’exemples variés d’agriculture, d’agroforesterie, de riziculture et d’intégration agriculture-élevage.

La transition agroécologique des agricultures du Sud de François-Xavier Cote, 2018
Sécurité alimentaire, emplois, transition écologique des modes de production et de consommation... L’agroécologie pourrait être l’une des solutions pour répondre à ces nouveaux défis.

Économie politique de Madagascar : L’énigme et le paradoxe de Mireille Razafindrakoto, François Roubaud et Jean-Michel Wachsberger, 2017, 280 P.
Madagascar est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres du monde alors qu’il n’a connu aucun conflit majeur depuis son indépendance en 1960. La trajectoire économique de long terme à Madagascar est un véritable mystère. Le PIB par tête n’a cessé de reculer et chaque démarrage de la croissance a été brutalement interrompu par une crise sociopolitique. L’objectif de cet ouvrage est d’apporter des éléments de réponse à ce mystère à partir de l’histoire de la trajectoire malgache sur trois siècles, en tenant compte de la diversité des acteurs sociaux et de leurs organisations. L’analyse s’appuie sur les théories récentes de l’économie politique et du développement, ainsi que sur des données statistiques recueillies par les auteurs.

Madagascar, carnet de voyage de Bastien Dubois, 2011 (livre + DVD)
Recueil du voyage initiatique de l’auteur à Madagascar mis en images sous forme de récits et d’anecdotes.

Les petites associations. L’artisanat discret de la solidarité internationale. Les liens Loire-Atlantique - Madagascar de Jean-Claude Dessaivre, 2019, 256 P.
Les petites associations de solidarité internationale ? Un monde méconnu, semble-t-il. Pour la première fois, une enquête de terrain montre la vigueur et la diversité de cette mouvance. Sans doute plus de 30 000 associations en France qui soutiennent des projets mais aussi, dans le temps long, construisent des liens forts entre ici et là-bas. Ces bénévoles, plutôt habitués à la discrétion, disent les raisons de cet engagement qui revêt sans doute parfois une forme un peu "artisanale". Ils pointent aussi les écarts et les difficultés de partenariat entre des acteurs de solidarité qui vivent dans des univers culturels tellement différents.


TEMPS FORT FESTISOL #3 : Le Brésil résiste - Lutter n’est pas un crime

Le 12 novembre, plusieurs membres de la MCM (Secours catholique-Caritas France, CCFD Terre solidaire et De la Plume à l’Écran) s’associaient pour proposer une soirée destinée à soutenir les acteur·rices de la société civile brésilienne qui luttent pour la démocratie dans leur pays. Même si les animations et projections prévues ne peuvent pas avoir lieu, plusieurs pistes d’action sont à votre disposition si vous souhaitez participer à la campagne « Le Brésil résiste, lutter n’est pas un crime » coordonnée par la Coalition Solidarité Brésil.

À faire et à lire ailleurs


Lisez et partagez le Baromètre de la situation des droits humains au Brésil.

Ce baromètre permet de mesurer la pression subie par la société civile ces derniers temps. Il s’organise autour de trois thématiques : la justice sociale (racisme et violences policières, les femmes, les personnes LGBTQI+, le logement), la justice environnementale (l’accès à la terre, les peuples autochtones, l’environnement) et les espaces de démocratie (l’éducation, l’opposition politique, la liberté d’expression).

Lien vers le baromètre

Prenez-vous en photo en levant la main droite vers l’objectif et envoyez-nous-la (mcminfos@mcm44.org).
Le cadre de la campagne sera ensuite ajouté par la Coalition Solidarité Brésil afin que votre photo puisse s’ajouter aux autres composant la mosaïque qui sert à diffuser la campagne sur les réseaux sociaux, montages vidéos, etc.

Participez à l’enquête d’investigation sur le Brésil
Votre mission en tant qu’enquêteur ou enquêtrice sera de découvrir l’état de la situation sociale du Brésil. Cette enquête se base sur trois types d’indices : des images, des propos recueillis dans la presse et des statistiques. À expérimenter en solo ou en collectif ! Si vous être professeur.e, cette animation peut par exemple être faite avec votre classe. Si vous être membre d’une association, vous pouvez la faire avec d’autres bénévoles. Si vous êtes juste très motivé.e, vous pouvez proposer à vos ami.e.s ou votre famille un temps pour découvrir le Brésil !

Lien vers l’enquête d’investigation

À lire / à voir à la MCM et dans le réseau ritimo


Le Brésil de Bolsonaro : le grand bond en arrière , Alternatives Sud Vol. 27 n° 2, 2020
Pourquoi et comment un médiocre parlementaire d’extrême droite, nostalgique de la dictature militaire, ouvertement raciste, misogyne et homophobe a-t-il pu se hisser à la tête du plus grand pays d’Amérique latine ? L’arrivée de Bolsonaro à la présidence du Brésil n’est ni un événement fortuit, ni une parenthèse sans lendemain. Portée par une lame de fond, elle est à la fois le produit des circonstances et la conséquence d’un travail de conquête et de formatage de l’opinion par de nouvelles droites radicales et militantes.



La "carte rouge" de l’Amérique latine de G. Vommaro, 2008, 197 P.
Le "tournant à gauche" est étudié dans six pays d’Amérique latine : Brésil, Bolivie, Equateur, Mexique, Venezuela et Argentine. Les articles rassemblés rendent compte de la complexité de cette évolution ; les auteurs ne cherchent pas à expliquer un pays mais à mettre au jour les mécanismes sociaux et politiques à l’œuvre.




Émergence de l’extrême droite et menaces à la démocratie au Brésil de Douglas Estevam, 2020 (dossier en ligne)
Ce dossier présente un certain nombre d’analyses qui permettent de comprendre les bases sociales, économiques, politiques et culturelles qui ont conduit Jair Bolsonaro à la présidence de la République du Brésil en 2018. Les auteur·es évaluent également les mesures prises pendant la première année du nouveau gouvernement et dressent une synthèse des différents éléments qui configurent le bolsonarisme (forte présence militaire, soutien conséquent de la part des évangélistes, renforcement du pouvoir judiciaire dans la lutte contre la corruption, recrudescence des discours de haine et de violence, etc.).

Les Indiens vus par les Indiens du Nord-Est du Brésil de Thydêwá, 2008
Pankararu, Kariri-Xocó, Tupinanmbá de Olivença, Pataxó Hãhãhãe, Pataxó do Prado - les Indiens de cinq nations de l’actuel territoire brésilien, les auteurs de ce livre - retracent à travers écrits et photographies leur mode de vie, leurs représentations, croyances et coutumes, la spoliation de leurs terres, la violence et les injustices subies. Un livre pour que le monde sache qui ils sont et qu’ils puissent ainsi obtenir respect, justice, liberté, dignité.



Truka : Nation indigène du Nordeste brésilien de Thydêwá, 2005
Dans le Nordeste brésilien vivent plus de 80 000 indiens avec les plus bas indices de développement du pays. Le peuple indien est regroupé en 40 nations indigènes différentes. Les conditions de vie de cette population sont marquées par la violence, la pauvreté et la ségrégation raciale. Huit indiens ont été assassinés récemment, des crimes restés impunis. Cet ouvrage est aussi une revendication pour les peuples indiens, des droits à la paix, la liberté et la dignité.



Le piège de l’abondance : l’écologie populaire face au pillage de la nature en Amérique latine de Nicolas Pinet, 2019, 375 P.
En Amérique latine, face à la recrudescence des projets extractivistes, se multiplient aussi les résistances à partir des années 2000. Ce livre veut ainsi documenter à la fois la fièvre extractiviste et les luttes contre ces projets et leurs conséquences. Les textes de la première partie analysent les différentes facettes de ce phénomène et de sa déclinaison progressiste. La deuxième partie décrit l’inscription territoriale des projets extractivistes, des infrastructures afférentes et des luttes contre la prédation capitaliste, souvent au nom d’une autre conception du bien vivre. La troisième et dernière partie présente sur la base de cas concrets les différents fronts de luttes.

Depuis le confinement national décrété le 30 octobre 2020, les locaux de la Maison des citoyens du monde sont fermés au public. L’équipe, en télétravail, se tient néanmoins à votre disposition par mail : mcminfos(at)mcm44.org. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions ou si vous souhaitez réserver des documents de cette sélection !