Coup de projecteur sur... le FestiSol 2020 - Temps fort #1 : l’héritage Ben Barka

4 novembre 2020

Chaque mois, le centre de ressources de la MCM vous propose une sélection de documents sur une thématique en lien avec son actualité ou celle de ses membres.
À Nantes, la Maison des citoyens du monde coordonne le collectif du Festival des Solidarités. L’édition 2020 devait se tenir tout au long du mois de novembre avec, notamment (mais pas seulement), des temps forts et des expositions prévus à l’espace Cosmopolis du 3 au 14 novembre. Compte tenu des conditions sanitaires actuelles, et plutôt que d’en faire un événement entièrement virtuel, nous avons fait le choix de reporter cette édition à une date ultérieure.

En attendant, l’équipe de la MCM continue son travail de mise à disposition de ressources et vous prépare tout au long du mois de novembre des sélections d’ouvrages et de vidéos en lien avec les thématiques qui composaient les temps forts de ce FestiSol 2020.
Ces ouvrages sont en grande partie disponible à la MCM et pourront être de nouveau empruntés dès que les mesures gouvernementales nous permettront de rouvrir le centre de ressources. Nous vous indiquons également des références supplémentaires à consulter directement en ligne ou bien disponibles auprès de votre librairie de quartier préféré ! D’ailleurs, on ne saurait trop vous conseiller de relire, au passage, notre petit article d’avril dernier intitulé "Le confinement : l’occasion de prendre le temps de la réflexion et de revoir nos politiques d’acquisition ?".

Bonnes lectures !


Temps fort FestiSol #1 : l’héritage Ben Barka.


L’Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire vivante et la Ligue des droits de l’Homme, en lien avec la Maison des citoyens du monde, avaient prévu de proposer plusieurs événements tout au long du FestiSol nantais (exposition, conférence, projections, publications) afin de marquer le 55e anniversaire de l’enlèvement et de la disparition du leader politique marocain Mehdi Ben Barka.
Nous travaillons à une reprogrammation de cet ensemble de manifestations mais, d’ici-là, nous vous invitons à découvrir la sélection de ressources préparée par la Maison des citoyens du monde sur la figure clé des combats contre le néo-colonialisme, l’impérialisme et l’apartheid que représente Mehdi Ben Barka, ainsi que sur son héritage politique qui reste d’actualité. Saïd Bouamama devait notamment donner une conférence sur la Tricontinentale et les solidarités actuelles qui en découlent. Nous vous proposons donc également ci-dessous quelques ouvrages indispensables du sociologue et militant associatif.


À lire / à voir à la MCM et dans le réseau ritimo

Sélection sur Mehdi Ben Barka


Ben Barka de Zakya Daoud et Maâti Monjib, 1996, 378 P.
Cet ouvrage est la première biographie qui est consacrée à l’infatigable combattant au service des peuples du Tiers-Monde. Les auteur·es s’attachent à décrire l’étonnante personnalité de ce leader charismatique, combattant engagé, politique habile, mais aussi éternel exilé. Le destin tragique de Mehdi Ben Barka illustre le drame vécu par de nombreux leaders tiersmondistes, qui ont souvent abandonné les solidarités révolutionnaires pour céder à la raison d’État.


Ben Barka, l’équation marocaine de Simone Bitton, Arte, 2001, 84mn.
Ce film documentaire raconte l’histoire de Mehdi Ben Barka, enfant d’origine modeste, né à Rabat en 1920, assassiné en France en 1965. D’une intelligence brillante, Ben Barka a été très jeune passionné par la politique. Par la lutte d’indépendance du Maroc d’abord, par le désir de s’investir dans plus de justice, de développement social (éducation en particulier), à l’échelle de son pays ensuite, puis à l’échelle du monde entier. Au fil de son histoire, et à travers les témoignages de ses anciens compagnons de lutte, ce sont des décennies d’histoire du Maroc qui défilent sous les yeux.


Hassan II, De Gaulle, Ben Barka, ce que je sais d’eux de Maurice Buttin, 2011, 502 P.
Les années de plomb sous le règne d’Hassan II sont marquées par une répression féroce contre la gauche et contre les mouvements populaires. L’enlèvement puis l’assassinat de Mehdi Ben Barka en 1965 en est un des épisodes les plus odieux. L’auteur qui a bien connu le leader tiers-mondiste et qui est devenu son ardent défenseur après sa disparition, s’attache à dénouer les fils du complot du côté du palais royal et du côté des services secrets français pendant la présidence du général De Gaulle. Il s’agit donc d’un témoignage vécu avec beaucoup de passion.


Quelques ouvrages de référence de Saïd Bouamama

Figures de la révolution africaine, 2014, 300 P.
Jomo Kenyatta, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobè, Frantz Fanon, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Malcolm X, Mehdi Ben Barka, Amílcar Cabral, Thomas Sankara... L’auteur redonne corps et chair à ces figures majeures de la libération africaine, à la fois penseurs de premier plan et hommes d’action. Il s’attache, avec beaucoup de pédagogie, à inscrire ces parcours dans leurs contextes sociaux, géographiques et historiques.


La manipulation de l’identité nationale, 2011, 166 P.
Cet ouvrage réunit des articles qui présentent soit des réactions à l’actualité, soit des analyses sur la véritable offensive idéologique en cours, à l’encontre des populations issues de l’immigration, basée sur la notion d’identité nationale.


Algérie, les racines de l’Intégrisme, 2000, 350 P.
L’auteur analyse le drame vécu par le peuple algérien et montre que ce n’est ni le fruit de l’islam, ni celui d’une supposée culture de violence, mais que cela s’explique par l’évolution économique et sociale du pays et par la lutte mondiale pour le contrôle des matières premières comme le pétrole. Bouamama retrace l’évolution de l’Algérie depuis la colonisation, la lutte de libération et les trois chefs d’Etat : Ben Bella, Boumedienne et Chadli. Il présente une véritable analyse sociologique du phénomène intégriste.


Contribution à la mémoire des banlieues, 1994, 219 P.
A partir d’entretiens menés auprès d’une vingtaine d’acteurs de la Marche des banlieues de 1983 et de l’après-marche, cet ouvrage tente de restituer une mémoire remarquable par sa richesse et sa diversité, celle d’une décennie de "passions citoyennes", et à partir de son analyse critique, de tracer des perspectives pour une transformation politique et sociale de la société française.




Les discriminations multifactorielles genre -"race" - classe : Repères pour comprendre et agir, avec Ahmed Benyachi, 2010, 108 P
La première partie mesure l’ampleur des discriminations multifactorielles qui touchent les femmes issues de l’immigration post-coloniale en France. La seconde partie présente les grilles d’analyse sociologiques, politiques, juridiques et leurs origines. La dernière partie propose des repères pour l’action contre ces discriminations, en rappelant que seule la lutte des principales intéressées pourra être efficace.
Disponible en ligne.




Femmes des quartiers populaires, 2013, 206 P.
Elles sont près d’une trentaine, d’origines plurielles, et ont de trente à soixante-quinze ans : elles représentent la population du Blanc-Mesnil, une des villes dites "sensibles" de la Seine-Saint-Denis. En tant qu’actrices de leur quartier, elles prennent la parole et évoquent leurs propositions sur les sujets de la pauvreté, des rapports avec les forces de l’ordre, de la casse des services publics, du Grand Paris, des discriminations, de la stigmatisation et de la politique. A la lecture de cet ouvrage apparaît la distance sociale, politique et idéologique qui s’est creusée entre les habitants de ces "cités" et ceux qui parlent en leur nom.


De la galère à la citoyenneté : les jeunes, la cité, la société, 1993, 175 P.
Les jeunes issus des milieux populaires se retrouvent aujourd’hui sans travail. Les structures d’insertion économiques et de participation politique des jeunes disparaissent. L’auteur analyse les mécanismes de l’exclusion et propose des pistes nouvelles pour la participation des jeunes dans la cité.


À voir ailleurs


Visio-conférence organisée le 29 octobre 2020 par l’Institut Mehdi Ben Barka - Mémoire vivante
avec Bachir Ben Barka, président de l’Institut, Gilles Manceron, historien membre du Comité pour la vérité dans l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka et du Comité central de la LDH, et de Hayat Berrada-Bousta, rédactrice du site Maroc-Réalités.

"L’affaire de l’enlèvement et de la disparition de Mehdi Ben Barka appartient à la fois à l’histoire du Maroc, à celle du mouvement progressiste du Tiers-monde, mais aussi à celle de la Ve République française. Cette page ne pourra être tournée que lorsque toute la vérité sera connue, que les responsables auront été identifiés et que la justice aura été prononcée."
Déclaration des Collectifs pour la commémoration du centième anniversaire de la naissance de Mehdi Ben Barka 1920-2020
Paris, le 13 octobre 2020



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Depuis le confinement national décrété le 30 octobre 2020, les locaux de la Maison des citoyens du monde sont fermés au public. L’équipe, en télétravail, se tient néanmoins à votre disposition par mail : mcminfos(at)mcm44.org. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions ou si vous souhaitez réserver des documents de cette sélection !