Coup de projecteur sur... des ressources pour décoloniser notre été !

1er juillet 2020

Chaque mois, le centre de ressources de la MCM vous propose une sélection de documents sur une thématique en lien avec l’actualité de ses membres ou de ses partenaires.

Pour cette sélection spéciale de l’été, en lien avec la dernière publication de ritimo "Ce que la pensée décoloniale peut apporter à l’ECSI" (Du côté de l’ECSI N° 31 – juin 2020" et alors que nous ne pouvons rester indifférent·es aux récentes mobilisations contre les violences policières et le racisme en France mais aussi à l’international, nous avons sélectionné des ressources disponibles à la MCM (mais pas que...) qui abordent les questions des discriminations et du racisme systémique, interrogeant également l’héritage de notre passé colonial qui façonne encore trop souvent nos représentations.

N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez emprunter certaines de ces ressources... afin de décoloniser un peu plus votre été !

Coup de projecteur sur... des ressources de la MCM 44 pour décoloniser notre été !

Disponibles à la Maison des citoyens du monde


Quelques titres phares :

- Désobéir au colonialisme par les Désobéissants : la colonisation permet à une minorité ou à une majorité d’un peuple de contrôler un autre peuple. De nombreux peuples restent actuellement sous domination économique, culturelle, sociale ou politique. Leur existence est menacée, leurs droits sont bafoués.

- Petite histoire des colonies françaises  : sur un ton ironique et dénonciateur, Grégory Jarry et T. Otto racontent l’histoire de la colonisation des Amériques, depuis la prétendue « découverte » du Canada au XVIe siècle jusqu’à nos jours.

- Classer, dominer : qui sont les « autres » ? de Christine Delphy : les Autres sont divers groupes sociaux opprimés et stigmatisés : les femmes, les homosexuel·les, les Arabes, les Noir·es, les détenu·es arbitraires comme les prisonniers de Guantanamo et tous les Autres, victimes de l’oppression, du racisme, du sexisme et des lois d’exclusion, partout dans le monde. Leur statut inférieur s’explique parce qu’il·elles sont différent·es des "Uns", hommes blancs hétérosexuels des sociétés occidentales postcoloniales, et qu’il·elles représentent une menace de communautarisme. L’injonction humaniste des Uns à tolérer les Autres émane de celles et ceux qui ont le pouvoir de dominer, de nommer et de classer les groupes minoritaires dans des catégories idéologiques et sociales, qui doivent rester invisibles.

- Les discriminations racistes : une arme de division massive de Saïd Bouamama : la question sociale des discriminations racistes semble sortir aujourd’hui du silence. Toutefois, cette dénonciation s’apparente plus à un discours de façade qu’à une véritable stratégie de lutte contre ces inégalités de traitement, qui minent les milieux populaires. De nouveaux discours d’accompagnement émergent, qui sont autant de « masques idéologiques » de la domination de classe : victimisation, égalité des chances, mixité sociale, cohésion sociale ou promotion d’une élite méritante, visant à organiser une concurrence ethnique au lieu de s’attaquer aux racines de l’inégalité.

🔥 Pour découvrir la sélection complète au-delà des quelques ouvrages et DVD mis en avant ici, c’est par ici

👉 Découvrez également les outils pédagogiques de la MCM ici.

Les ressources à découvrir ailleurs et en ligne


- The danger of a single story. Nos vies, nos cultures, sont composées de nombreuses histoires entremêlées. La romancière Chimamanda Adichie raconte comment elle a trouvé son authentique voix culturelle – et avertit que si nous n’entendons qu’une histoire unique à propos d’une autre personne ou d’un autre pays, nous courrons le risque de graves malentendus.





- L’émission La Théorie par Mathilde Serrell sur France Culture au sujet des enjeux encore non résolus de la restitution des œuvres, mais aussi ceux de la mémoire conflictuelle de l’esclavage et de la colonisation.

- Le film Je ne suis pas votre nègre de Raoul Peck (2016) disponible sur Netflix et Canal + . Un film documentaire sélectionné aux Oscars 2017, récompensé par le César du meilleur documentaire en 2018, qui retrace la lutte des Noir·es américain·es pour les droits civiques à partir d’un texte inédit de James Baldwin (Remember This House), qui se déroule notamment pendant la période des meurtres de Medgar Evers, Malcolm X, et Martin Luther King.
> Voir la bande-annonce ici et lire l’article du Huffington Post Raoul Peck dénonce le déni français face au racisme.

- Chaque semaine, le Groupe de recherche Achac, en partenariat avec CNRS Éditions et les Éditions La Découverte, vous propose un article du livre Sexe et Colonie en open source. L’objectif, ici, est de participer à une plus large diffusion des savoirs à destination de tous les publics. Les 45 contributions seront disponibles pendant toute l’année 2020.

- "Faut-il déboulonner les statues des colons en Afrique ?", un article du 10 juillet 2020 publié sur BBC Afrique : "Sur le continent [africain], le débat sur ce qu’il faut faire des statues, rues et bâtiments baptisées des noms des colonisateurs se pose également à la lumière de l’actualité mondiale. Le professeur de philosophie et écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop estime que le débat sur le déboulonnement des statues et les noms des rues est "désolant". "Dans un pays normal soixante ans après les indépendances, nous ne devrions plus parler de cela. C’est quelque chose qui aurait dû être fait il y a longtemps", déclare-t-il."

- La série "Décolonisations : du sang et des larmes" sur France TV
Cette série documentaire, réalisée à partir d’images d’archives, donne la parole aux témoins de la décolonisation française, qui laisse encore aujourd’hui des traces profondes. Disponible jusqu’au 05.12.20.

Du côté des podcasts


- Décoloniser les arts : la captation radio sur R22 (la webradio des arts et du commun) des rencontres organisées par l’association Décoloniser les arts afin d’explorer l’absence ou l’extrême rareté dans les diverses instances du milieu artistique des personnes d’origine maghrébine ou asiatique, noires et autres assigné.es à une identité (MANA), mais aussi la manière dont perdure, dans les arts, une pensée coloniale dont chacun n’est pas forcément conscient, ainsi que les stéréotypes et les préjugés qui gangrènent tant les formations que les productions, tout cela afin de mettre fin au silence auquel ont été trop longtemps condamnés des récits en relation avec l’histoire coloniale.

- Laissez-nous raconter : L’histoire crochie  : notre histoire collective a été écrite d’un point de vue eurocentriste et colonialiste. Ici, les Premières Nations reprennent le bâton de parole pour raconter leur vision de l’histoire. La poétesse innue Marie-Andrée Gill redresse 11 mots lourds de sens afin de réconcilier le passé et le présent. C’est ensemble, mamu en innu aimun, qu’on décolonise nos esprits un mot à la fois.

- Kiffe ta race : un podcast pour explorer toutes les questions raciales sur le mode de la conversation et du vécu, par Rokhaya Diallo et Grace Ly. La dernière émission accueille Laura Nsafou, auteure du livre Comme un million de papillons noirs présenté dans Du côté de l’ECSI de ritimo.

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