Coup de projecteur... autour de nos collections

4 juin 2020

Chaque mois, le centre de ressources de la MCM vous propose une sélection de documents sur une thématique en lien avec l’actualité de ses membres ou partenaires. Pour le mois de juin, nous vous avons préparé une sélection mensuelle spéciale "Autour de nos collections".

Au programme, des articles à lire ou des émissions à écouter qui parlent d’ouvrages que nous avons récemment acquis mais que vous ne pouvez toujours pas venir feuilleter au centre de ressources puisqu’il restera fermé tout l’été... Nous espérons que les ressources "autour de nos collections" vous donneront néanmoins envie d’emprunter ces ouvrages : vous pouvez les réserver en nous contactant par mail et nous vous les mettrons de côté. Nous pourrons ensuite convenir d’un rdv pour que vous veniez les chercher.

Bonne lecture et bonne écoute !

Sur la souveraineté numérique


On vous en parle beaucoup en ce moment, notamment ici via le relais de l’appel anti-StopCovid de la Ligue des droits de l’Homme ou bien encore ici avec le dernier numéro de la revue Passerelle sur les low tech...
Le confinement avec son recours massif au télétravail mais aussi les mesures prises, depuis le déconfinement, pour lutter contre la pandémie ont remis à l’ordre du jour nos réflexions sur la souveraineté numérique et l’utilisation de nos données, un sujet que nous explorons à travers plusieurs ouvrages nouvellement acquis pour le centre de ressources.

Disponible à la MCM : Surveillance :// Les libertés au défi du numérique : comprendre et agir de Tristan Nitot, 2016, 192 p.

Résumé : Cet ouvrage offre un regard lucide et analytique sur la généralisation de la surveillance informatique tout en donnant les moyens de reprendre le contrôle de notre vie numérique et de défendre nos libertés. L’auteur reprend dans un premier temps les évolutions techniques et la concentration des intérêts commerciaux qui, associées les unes aux autres, ont peu à peu rendu possibles le traçage permanent et la monétisation de nos activités dans le cyberespace. La deuxième partie se concentre la possible réappropriation de notre pouvoir d’agir et le besoin de redonner du sens aux outils numériques.

À écouter ailleurs sur le web : En 2016, à l’occasion de la sortie du livre, "Aux sources du numérique", rencontre mensuelle autour d’un ouvrage clé sur le numérique, présentait l’ouvrage de Tristan Nitot, en sa présence. Une rencontre organisée par Renaissance Numérique et Spintank qui présente une analyse fournie des enjeux sociétaux de la révolution numérique que nous traversons.
À écouter sur le site de Renaissance Numérique (1h20).



Disponible à la MCM : Les oubliées du numérique d’Isabelle Collet, 2019, 213 p.

Résumé : L’auteure, informaticienne scientifique et formatrice, dresse le bilan d’un secteur massivement dominé par les hommes (15 % de femmes en France travaillent réellement dans le numérique) et aborde les solutions à instaurer pour favoriser l’inclusion des femmes. Compilation de plus de quinze ans de recherche, ce livre analyse les deux phénomènes qui, à partir des années 1990, ont mené à cette discrimination de genre : le prestige grandissant du secteur informatique qui entraîne la masculinisation des métiers d’un côté et, de l’autre, l’arrivée du micro-ordinateur dont les jeunes garçons ont été les premiers équipés. Une nouvelle représentation de l’informatique naît alors, centrée autour des adolescents "geeks". Une représentation erronée qui ne se fonde sur aucune rationalité biologique, mais que de nombreux discours naturalisants viendront justifier en expliquant que cette transformation est "normale", passant ainsi sous silence les femmes pionnières dans le génie logiciel.

À lire ailleurs sur le web : Un entretien avec l’auteure par Les lettres numériques.

Les droits des migrant·es


L’accueil et l’accompagnement des migrant·es, l’appel au respect de leurs droits tout comme la lutte contre les discriminations dont ils et elles sont trop souvent victimes sont au cœur des activités des associations membres de la Maison des citoyens du monde. Récemment, nous vous par exemple été signataires, aux côtés de plus de 300 associations et collectifs, de l’appel commun du 30 avril 2020 lancé à l’initiative des États généraux des migrations afin d’interpeller le président de la République au sujet de la régularisation de toutes les personnes sans-papiers. Au quotidien, les bénévoles d’associations membres de la MCM sont à pied d’œuvre sur le terrain. Plusieurs ouvrages, nouvellement acquis au sein du centre de ressources, viennent appuyer ce combat pour les droits des migrant·es.


Disponible à la MCM :Méditerranée, amère frontière, 2019, 144p.

Résumé : Créée en 2015, SOS MEDITERRANEE est une association civile et européenne de recherche et de sauvetage en haute mer qui a pour vocation de porter assistance aux migrant·es qui se retrouvent en danger de mort lors de la traversée de la Méditerranée.
Les écrivain·es qui ont participé à ce recueil livrent seize textes intenses, très variés, émouvants souvent, intimes parfois. Leurs récits évoquent les relations entre les pays du Sud et l’Europe, et une mer devenue cimetière. Ils et elles racontent l’espoir d’une autre vie, l’horreur rencontrée en chemin ou la déchirure de l’exil, mais aussi de fragiles instants de joie ou de douceur.
À sa manière, ce livre se veut une contribution à la forte et belle mobilisation citoyenne internationale qui accompagne SOS MEDITERRANEE depuis ses débuts.|

À écouter ailleurs sur le web : Un entretien avec la coordinatrice de l’ouvrage, Natalie Levisalles, sur RTS.


À lire ailleurs sur le web : Un article de La Croix sur le livre ici et la rencontre de RFI avec Wilfried N’Sondé, écrivain originaire du Congo-Brazzaville et auteur de la nouvelle « Sang frontières » publié dans l’ouvrage.

Mais aussi : Les migrants dans l’épidémie : un temps d’épreuves cumulées d’Annabel Desgrées du Loû, Revue DeFacto n°18, avril 2020, 56 p.

Edito : "Dans l’urgence et le temps suspendu où nous avons tous pris place, ce numéro spécial de De facto s’est imposé à nous pour donner à voir ce que font aux immigrés le confinement et les bouleversements liés à l’épidémie de Covid-19. Dès le début du confinement, Didier Fassin, anthropologue, soulignait « l’inégalité des vies en temps d’épidémie ». Les personnes en situation de migration font partie de ceux pour qui les temps d’épidémie sont des temps d’épreuves cumulées. L’hébergement groupé dans les centres de rétention et les campements de rue multiplie les risques sanitaires pour les migrants. En temps d’épidémie, l’étranger est trop facilement assimilé à la menace sanitaire."
À lire en intégralité en ligne au format pdf ici

Sur l’environnement


Totalement déconfiné·es, nous commençons déjà à préparer nos vacances. Pour beaucoup, la destination phare sera l’une des nombreuses plages du littoral français. Et si "plage" rime souvent avec "soleil", "bronzage" et "farniente", dans certaines parties de l’Hexagone dont on parle malheureusement trop peu, "plage" rime surtout avec "mensonge d’État", "omerta" et "pollution"....

Disponible à la MCM : Les Algues vertes d’Inès Léraud, 2019, 160 p.

Résumé : Cette enquête illustrée met à jour un demi-siècle de jeux d’influences de la part des autorités françaises afin de dissimuler la pollution dramatique du littoral breton et, ainsi, protéger l’agro-industrie qui en est la cause. Les auteur·es de cette bande dessinée documentaire font intervenir lanceur·ses d’alerte, scientifiques, agriculteur·rices et politiques qui expliquent comment la fertilisation des terres agricoles et l’épandage de lisiers ont entrainé l’échouage d’algues vertes, à l’origine des taux d’hydrogène sulfuré mortels. Mais l’enquête révèle surtout que, dès les années 1990, les autorités étaient au courant du drame qui se jouait sur les côtes bretonnes et qu’elles ont tout fait pour imposer le silence, protégeant ainsi les intérêts politiques des un·es et les intérêts économiques des autres, entre filières agricole, touristique et scientifique.

À lire ailleurs sur le web : Feuilletez quelques pages de la bande dessinée et découvrez un large éventail de ressources rassemblées autour de l’enquête d’Inès Léraud sur le site kubweb media.


Tourisme responsable


Avec la levée des restrictions de déplacement instaurées en mars dernier suite à la pandémie, les envies de voyages reprennent de plus belles. Et même si le tourisme à venir sera sûrement majoritairement franco-français, l’occasion est trop belle de nous interroger sur l’un des moyens de location les plus en vogues... mais peut-être pas le plus éthique : Airbnb.

Disponible à la MCM : Airbnb : la ville ubérisée de Ian Brossat, 2018, 159 p.

Résumé : Airbnb est né à l’été 2008 et cette économie dite du partage s’est répandue en toute légalité jusqu’à devenir une économie de la prédation. Paris a perdu 20 000 logements au profit de la multinationale. Ian Brossat montre comment cette "ubérisation de l’urbain" dégrade l’économie : hausse des loyers, spéculation, standardisation des commerces, perte d’identité des quartiers. Entre lobbying et montages fiscaux, Airbnb est loin de l’image d’économie solidaire que veut se donner la firme américaine. Toutefois, Airbnb n’est que la partie émergée d’un iceberg économique : Google construit des immeubles, Amazon concurrence les commerces, Uber privatise la circulation en ville. Pour contrer ces multinationales qui transforment les villes en marchés, il existe des solutions légales et applicables, à condition d’un sursaut citoyen.

À lire ailleurs sur le web : Découvrez la plateforme Paris vs Bnb qui donne de nombreux chiffres contextualisés et qui permet de prendre conscience du problème "d’airbnbisation" de la capitale française.