Notre super bénévole, Line, a dépouillé pour vous le n°34/printemps 2018 de la revue Bouts du monde ! Voici ce qu’on y trouve :
* Editorial : grand jeu sur les pôles (Mauxion, William)
* Aventure polaire au royaume de l’ours, Svalbard (Mangin, Aurélie)
* Défaire l’horizon, Norvège (Laurens, Margot et Maurer, Florian)
* Au nord de sa zone de confort, Norvège (Fradet, Nicolas et Bocel, Joëlle)
* La géographie de la glace, Arctique (Ruffieux, Benjamin et Repond, Mélina)
* Un jour sans fin, Svalbard (Rigaud, Noé)
* En noir et bleu, Alaska (Ernoult, Marine et Rigaux, Laurent)
* Partie de pêche, Alaska (Meynial, Victoire)
* Mission TA 66, Antarctique (Vasseur, Julien)
* Moeurs scientifiques près des icebergs, Antarctique (Lesplingard, Gisèle)
* Sortir, Groenland (Giacometti, Théo)
* Avec des boussoles et des cartes, Groenland (Perrottet, Marie)
* Les yeux de Paul-Emile Victor, Groenland (Dugast, Stéphane)
* Des marionnettes sur le fleuve gelé, Finlande (Georis, Stéphane)
* Autour du tchoum des Nenets, Sibérie (Ducoin, Jacques).
Retrouvez la notice complète au lien suivant
A l’hiver 2018, le cercle polaire arctique a connu des températures supérieures de 30°C aux normales saisonnières. Une étude de la revue "Nature Climate Change" prévoit une disparition de 70 % des manchots royaux en Antarctique à la fin du siècle. Et pourtant les investigations des grandes puissances portant sur les ressources minérales et les hydrocarbures a commencé aux deux pôles, pour être prêtes à forer dès que les garde-fous environnementaux auront sauté. Peut-être en raison de cette menace accrue, ce monde en sursis exerce-t-il toujours la même fascination sur les explorateurs ? Ils sont nombreux dans ce numéro à témoigner, à travers leurs carnets de voyage, de l’impact du changement climatique sur les peuples autochtones et sur la survie des animaux polaires.
L’Alaska en noir & bleu / ERNOULT, Marine (2018)
La beauté sauvage de l’Alaska a envoûté les auteurs mais la "dernière frontière", comme on la surnomme, cache sa réalité sous des charmes trompeurs. Avec cent mille glaciers, l’Alaska, une des régions qui en abrite le plus au monde, est aux sources de l’or bleu. Or, sous l’effet du dérèglement climatique, les glaciers reculent et laissent derrière eux des paysages de désolation. Puis, au détour des routes, les voyageurs tombent sur d’énormes pipelines, veines remplies de pétrole, qui s’écoule comme une hémorragie intarissable vers les États-Unis. Les hommes de l’or noir croisés dans les breweries viennent de tout le pays dans l’espoir d’une vie meilleure. Ces hommes rudes comme les pionniers ou les trappeurs sont nourris du rêve américain et de ses désillusions.
Autour du tchoum des Nenets / DUCOIN, Jacques (2018)
À l’hiver 2017, l’auteur a vécu au sein d’une communauté nomade de Nenets, au Yamal, péninsule située à l’extrémité nord-est de la Sibérie. Accueilli par Youri et sa femme Léna, Jacques Ducoin accompagne ses hôtes dans leur vie quotidienne au coeur de la toundra : il sait monter le tchoum (tente en peaux de renne), rassembler les rennes, préparer le thé au beurre, aller chercher du bois et de l’eau sans se perdre au milieu de l’immensité glacée. Par moins 50°C, toute activité extérieure est épuisante et le corps se refroidit rapidement. Malgré la grande promiscuité, le tchoum, où l’on satisfait tous les besoins naturels, devient alors le seul réconfort.
Aventure polaire au royaume de l’ours / MANGIN, Aurélie (2018)
"L’Islande, ça a déjà l’air d’être le bout du monde, c’est loin et froid. Le Svalbard c’est encore plus loin et plus froid. En fait, c’est même la terre habitée la plus au Nord. Au-dessus y a rien. En tous cas, rien où des gens aient eu l’idée de s’installer", ainsi commence la bande dessinée. Aurélie Mangin voulait du dépaysement, l’archipel du Svalbard l’a servie : ours polaires et morses, journées interminables sans nuit, cabanes sur la banquise, froid glacial malgré la combinaison de cosmonaute, plutôt mourir ! Sur un ton humoristique et décalé, l’auteure relate son voyage dans le Svalbard, dont la réputation de bagne n’a pas changé depuis le XVIIIe siècle.
Défaire l’horizon / MAURER, Florian (2018)
La quête de paysages nordiques a conduit les auteurs à prendre la route en autostop depuis Arles, au sud de la France, jusqu’à la mer de Barents, au nord de la Norvège : un voyage de 4000 km, pendant 9 mois, à la suite d’un pari avec des amis. Leur objectif était d’aller aussi loin que possible, en prenant le temps de la découverte et des rencontres, en ressentant la distance et la longueur de la terre, pour voir les paysages se transformer et les jours rallonger à l’infini. Les rennes marchant le long des routes comme des troupeaux de vaches deviennent familiers et la recherche des baleines dans l’océan glacial arctique n’a rien d’exotique tant elle attire les touristes. Pour trouver un peu de tranquillité et de nature intacte, il faut planter sa tente dans la rocaille aride exposée au vent du Nord au bord de l’océan.
La géographie de la glace / RUFFIEUX, Benjamin (2018)
Le carnet de voyage de Benjamin Ruffieux et Mélina Repond, navigateurs en route vers le Svalbard, rappelle la fragile condition de l’homme face à la force de la nature : embruns glacés fouettant le visage, voilier chahuté en tous sens, craquements hostiles de la glace sous la coque du bateau et, le plus inquiétant, traces de l’ours sur la banquise qui interdisent tout relâchement. Mais l’infinie beauté de l’océan arctique surpasse tout : la courbure de la Terre se voit, tel un couvercle posé sur le monde, les étoiles sont tellement proches qu’on croit les attraper. L’océan devient l’espace et l’homme prend conscience de sa toute petite place dans cette immensité.
Loin au nord de sa zone de confort / FRADET, Nicolas (2018)
Les auteurs se sont lancés dans un voyage familial à bicyclette, avec leurs deux enfants dans la remorque, en direction des îles Lofoten en Norvège. "Quoi ? Vous emmenez vos jeunes enfants là-bas ? Il y a bien des enfants en Norvège qui jouent au ballon comme en France !". Après un essai entre Bordeaux et Hendaye, la décision est prise de traverser la Norvège du sud au nord, réminiscence d’un voyage en amoureux aux Lofoten. Sur les routes, la petite famille rencontre des cyclotouristes, des camping-caristes et des automobilistes épatés par leur aventure. Des liens se nouent, les invitations se succèdent et les kilomètres s’enchaînent. Au final, les kilos d’appréhension avant le départ, les kilos de bagages dans les sacoches et les kilos de pédalier dans les jambes pèsent moins lourd que les souvenirs inaltérables de ce périple de 900 km, des rencontres improvisées et de la complicité familiale retrouvée.
Mission TA 66 / VASSEUR, Julien (2018)
Julien Vasseur a passé quinze mois en Antarctique de novembre 2015 à décembre 2016, comme volontaire du service civique. Ornithologue et écologue de formation, il a constaté, au cours de la 66e mission du CNRS en Terre Adélie (66 TA), les impacts du réchauffement climatique sur la survie de la colonie de manchots empereurs. En plein hiver polaire, les conditions d’observation sont difficiles et l’équipe ne peut passer que quelques heures dans la "manchotière" mais l’auteur est fasciné par l’observation des manchots qui se blottissent les uns contre les autres pour maintenir la chaleur animale contre leur unique oeuf posé sur leurs pattes. Depuis trois ans, le réchauffement climatique est caractérisé sur le pourtour Ouest de l’Antarctique par une fonte des glaces rapide (ou débâcle). Mais la situation est plus critique sur le pourtour Est où la banquise est de plus en plus compacte sans débâcler totalement à l’automne. Les manchots n’ont plus d’accès à une eau libre pour s’alimenter, ce qui entraîne la mort des jeunes manchots, dont la survie dépend du ballet incessant des adultes entre l’océan et la banquise.
Sortir / GIACOMETTI, Théo (2018)
Au-dessus du 68e parallèle nord, les hivers sont longs, glaciaux mais inoubliables. En janvier 2016, l’auteur a embarqué sur le Manguier pour rejoindre le Kalaallit Nunaat, la terre des Inuits, au sud du Groenland. Sur l’océan Atlantique se dressent d’innombrables icebergs, monstres fantômatiques et majestueux craints par les navigateurs. A peine accosté dans le petit port d’Akunnaaq, Théo Giacometti fait ses premiers pas sur la banquise en direction des quelques petites maisons constituant le village. Des poissons sèchent sur des clayettes, les canots à moteur ondulent parmi les blocs de glace, tout est désert, blanc et silencieux. Le paysage n’est que neige et glace. "La différence entre les gens du Sud et les Inuits" dit-on au Groenland, "c’est que les gens du Sud pensent que la glace est de l’eau gelée, alors que les Inuits savent bien que l’eau n’est que de la glace fondue".
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