La Flottille de la Liberté empêchée d’accoster à Paris : une honte pour la France et pour Paris
Cette image restera pour longtemps une honte pour la France et une honte pour Paris. Non, ce n’est pas la marine israélienne qui cette fois s’attaque à la Flottille de la Liberté pour Gaza, c’est la police fluviale de la Préfecture de police qui l’empêche par la force d’accoster à Paris, alors qu’elle avait navigué sans encombre aux Pays-Bas et en Belgique.
Ce sont deux petits bateaux suédois de la Flottille 2018 qui traversent cette année l’Europe avant de rejoindre en Méditerranée deux bateaux plus importants, également partis de Suède. En juillet, ils feront route ensemble vers Gaza pour dénoncer le blocus inhumain de la Bande de Gaza et apporter leur soutien aux pêcheurs de Gaza victimes des exactions quotidiennes de la marine israélienne.
300 personnes étaient venues sur les bords de Seine à deux pas de l’Institut du Monde Arabe pour les accueillir, les soutenir et les saluer. Le président de l’IMA, Jack Lang, a pu accéder aux quais pour tenter de les saluer, accompagné de l’ambassadeur de Palestine en France, Salman Al-Herfi, de Leila Shahid et de Esther Benbassa, sénatrice de Paris. Et alors même qu’ils avaient à leur bord Raphaëlle Primet et Jérôme Gleizes, deux élus.e.s du Conseil de Paris, et Claude Léostic présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, les bateaux, cernés et poussés par les vedettes de la police fluviale, n’ont pas pu s’arrêter ni même ralentir.
C’est une grande colère qui s’est exprimée ensuite par les interventions de Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS, Sarah Katz pour l’UJFP, Eric Coquerel député PG (groupe France Insoumise), Jean-Guy Greilsamer pour BDS France, Esther Benbassa sénatrice EELV de Paris, Christiane Hessel, Camille Laîné secrétaire générale du MJCF.
Nous savons que l’ambassade d’Israël est intervenue partout pour empêcher que l’accueil de ces bateaux puisse se dérouler librement : c’est déjà en soi un scandale. A La Rochelle, cela n’a pas empêché une mise à quai du bateau dans de bonnes conditions.
À Paris, nous sommes obligés de constater que les autorités françaises se sont objectivement rangées du côté des agresseurs. Après le tapis rouge déroulé le 5 juin par le président de la République sous les pieds de Benyamin Netanyahou, criminel de guerre, ce sont des attitudes que la grande majorité de l’opinion française, révulsée par l’ampleur des crimes commis par l’armée israélienne contre la population de Gaza, ne peut plus supporter. Jusqu’à quand et jusqu’où les autorités françaises comptent-elles assumer une telle honte ?
La flottille de la Liberté doit pouvoir voguer jusqu’à Gaza pour dénoncer le blocus inhumain et illégal. Nous l’attendrons à Lyon !
Le Bureau national de l’AFPS - 17 juin 2018