La présence militaire française en Afrique s’est considérablement renforcée depuis 2011, au travers d’interventions de grande envergure, sensées contribuer à la paix et à la sécurité en Afrique et en Europe. Le résultat d’une telle politique est pourtant loin d’être positif, comme en témoigne notamment la militarisation française de toute la zone sahélienne vouée à durer et la récurrence des combats dans celle-ci, le chaos en Libye et le maintien des tensions en République Centrafricaine.
En effet, depuis 2011, une intervention militaire française en Afrique semble en appeler une autre. Présentées comme des victoires, ces opérations posent éminemment question. Le passage à l’offensive de la force Licorne en Côte d’Ivoire en 2011 pour faire tomber le régime de Laurent Gbagbo est un nouvel exemple d’une France qui outrepasse ses mandants onusiens. L’intervention Harmattan en Libye a eu des répercussions particulièrement néfastes, en témoigne le chaos qui perdure à l’heure actuelle.
D’autant que cette guerre a aussi eu des répercussions sur les pays de la région, et notamment sur le Mali où des combattants touaregs démobilisés de l’ancienne armée du Guide libyen sont rentrés avec armes et bagages. Ces derniers participeront à la déstabilisation du pays et à l’implantation de différents groupes armées, dont certains se revendiquant de l’Islam radical. C’est ainsi que la France est intervenue pour combattre les groupes armés implantés dans le nord avec l’opération Serval, mais a, dans le même temps, remis en selle le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), pourtant à l’origine de la crise.
Avec Barkhane, et au nom de la « guerre contre le terrorisme » l’armée française est désormais durablement implantée au Burkina Faso et au Niger, et relégitime la dictature d’Idriss Déby au Tchad en en faisant le point nodal de ses guerres africaines. Enfin, en Centrafrique, la France s’est embourbée dans une guerre civile d’une rare violence dont elle était en même temps juge et partie.
Plus d’infos : http://www.crid.asso.fr/spip.php?article843