COP21, la société civile s’engage pour le climat : "Si on ne fait rien, personne ne le fera à notre place"

Tribune de Libération

14 octobre 2015

Par Juliette Rousseau, coordinatrice de la Coalition Climat 21 — 1 octobre 2015

Pour la coordinatrice de la Coalition Climat 21, Juliette Rousseau, la COP21 est l’occasion de déclencher une grande prise de conscience citoyenne.

« Si on ne fait rien, personne ne le fera à notre place »

Tribune. A deux mois de la COP21 les mobilisations citoyennes en faveur de la lutte contre le changement climatique se multiplient. La morosité qui avait touché les mouvements sociaux suite à l’échec des négociations de Copenhague a disparu au profit de mouvements aux approches très diverses : de la revendication des alternatives citoyennes, en passant par l’exigence du désinvestissement des énergies fossiles, jusqu’à la mobilisation syndicale pour une transition juste ou aux jeûnes pour le climat.

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En 2013 déjà, lors du Sommet de Varsovie, la société civile dans son ensemble s’était accordée à sortir d’un même mouvement de l’espace des négociations, afin de dénoncer la place grandissante qu’y occupaient les lobbies de l’industrie fossile. Premier cri poussé en commun, en France il a également constitué l’acte de naissance de la Coalition Climat 21, qui prépare aujourd’hui les mobilisations citoyennes qui auront lieu au moment de la COP21. Plus de 130 organisations et mouvements se sont ainsi rassemblés au sein de cette coalition, des syndicats aux ONG en passant par les mouvements sociaux et les groupes de foi. Une diversité jamais vue jusque-là dans la lutte contre la crise climatique, conséquence d’un choix clair : mettre nos différentes perspectives, du très local à l’international, et la multiplicité de nos voix au service d’un seul et même mouvement pour la justice climatique.

Ensemble, nous faisons le constat suivant : le dérèglement climatique, qui affecte déjà les populations les plus vulnérables, nous affectera toutes et tous à plus ou moins long terme, et de façon plus ou moins grave selon les choix que nous aurons été capables de faire ou d’inspirer. Mais nous ne sommes égaux ni dans la responsabilité ni dans les conséquences subies de cette crise, qui aggrave les inégalités, à l’échelle mondiale comme locale. Si le combat pour la justice climatique ne commence pas et ne prendra pas fin au Sommet de Paris, il est pour nous l’occasion d’impulser un mouvement qui permette à toutes et à tous de s’en saisir, de démocratiser la question du climat en proposant de nouveaux leviers d’action, tant par la pratique et le partage des alternatives et solutions citoyennes que par notre faculté à pointer du doigt les responsables du dérèglement climatique.

Nous défendons un futur vivable permettant équitablement à chacune et à chacun, indépendamment de son origine sociale, ethnique et de genre, sur tous les territoires, de vivre décemment, de respirer un air sain dans un environnement préservé et de contribuer pleinement à la transition écologique et sociale. Conscientes et conscients de notre responsabilité historique à nous mettre en mouvement, nous appelons l’ensemble des citoyennes et citoyens à nous rejoindre lors de nos différentes dates de mobilisation. Parce que si on ne fait rien, personne ne le fera à notre place.

Juliette Rousseau coordinatrice de la Coalition Climat 21