Interview de Mohammed Dada et Tissem Tibrayem

groupe des jeunes de l’ACCOORD au FSM 2015

1er avril 2015

Photos et texte Pauline Durillon

Tissem et Mohammed sont venus en Tunisie avec d’autres jeunes de l’ACCOORD et deux animateurs. Ils ont visité la région de Gafsa, puis ont participé au FSM. Ils nous racontent l’atelier organisé jeudi 26 mars par les militants algériens du RAJ, Rassemblement Actions Jeunesse, qui portait sur la mobilisation des jeunes et leur situation en Algérie.

Mohammed : « J’ai participé à cette conférence. Il y avait quatre intervenants, un à propos de la jeunesse en Algérie, une féministe parlait des droits des femmes, et deux autres ont décrit les conséquences négatives de l’extraction des gaz de schiste sur l’emploi et sur l’environnement. Cette industrie crée peu d’emplois, qui sont en plus occupés par des personnes ramenées par Total, alors qu’il y a beaucoup de chômage dans la région.

Les jeunes ont lancé un mouvement de contestation, car ils ne sont pas du tout aidés par le gouvernement, mais ils n’arrivent pas à se faire entendre.

L’atelier était surtout en arabe littéraire et en arabe algérien, alors j’ai traduit pour le reste du groupe, ce que je fais depuis qu’on a atterri à Tunis Carthage. »

Tissem : « Pour le mouvement des femmes en Algérie, l’intervenante expliquait que les femmes victimes n’ont pas le droit à la parole, et que la nouvelle loi sur les violences conjugales n’est pas parfaite : si le mari s’excuse, la plainte est annulée. Alors les militantes se battent pour que les plaintes puissent aller jusqu’au bout.

Tout ça était intéressant, mais le titre de l’atelier était trop ciblé par rapport aux sujets abordés. On était déçu, car plus de 50 % de l’atelier ne parlait pas des jeunes, alors que c’est pour cela qu’on était venu. »