"Turquie : larmes et rêves"

3 juillet 2013

Par Bernard DREANO, publié le 24 juin 2013 sur le site de Ritimo

« A travers une analyse de 11 pages, Bernard Dreano dresse un portrait des contestations actuelles en Turquie. Pour cela il fait d’abord un retour sur la dernière décennie de pouvoir du Parti de la justice et du développement, marquée par un gouvernement islamiste et néolibéral.

Après quinze jours de contestations, manifestations et violences policières, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à sifflé, une dernière fois croit-il, la fin de la récréation, la police a évacué la place Taksim d’Istanbul et détruit extrêmement brutalement les restes du camp dans le maigre petit bois préservé dit « de la promenade » (Gezi Park) situé juste à coté de la place. Le « dialogue » proposé a tourné court. Erdogan a réunis des dizaines de milliers de supporters à Sincan, un fief électoral de son parti près d’Ankara, puis à fait de même sur le terrain de Kazliçesme à Istanbul, y dénonçant les « traitres » et autres çapulcu (pillards) de Taksim. Des centaines de personnes ont été interpellées, des milliers menacées de poursuites.
Ce mouvement sans précédents, largement composé de jeunes, a été comparé tantôt à « mai 68 », tantôt aux « occupy » et autre « indignados », tantôt aux « printemps arabes ». Jusqu’à quel point la contestation va-t-elle se poursuivre dans la rue, et quel va être l’impact profond du « soulèvement de Gazi » ? La répression va- t-elle se durcir jusqu’à briser le mouvement et l’autoritarisme du régime s’accentuer ? Les clivages au sein de la société turque vont-ils s’approfondir ? Pour comprendre ce qui se passe en Turquie, il faut d’abord revenir en arrière sur la décennie de pouvoir du Parti de la justice et du développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, AKP) islamiste et néolibéral, et même bien avant. »

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